Quel laps de temps minimum est-il nécessaire pour établir la sécurité d'un vaccin ?
Les effets secondaires surviennent dans les jours, les semaines et les 2 à 3 mois qui suivent la vaccination, pendant que le système immunitaire est activé au maximum. Ainsi, un suivi de 6 mois est nécessaire et suffisant pour les identifier. L'autre facteur important pour estimer la sécurité d'un vaccin est le nombre de personnes déjà vaccinées sans signal d'alerte.
Des vaccins pouvant être administrés sans piqûre seront-ils disponibles un jour ?
Des essais sur des vaccins par voie orale ou en spray sont en cours, mais encore très peu avancés (phase 1 des essais cliniques). Ces vaccins sont particulièrement difficiles à développer et l'immunité qu'ils induisent est souvent de courte durée.
Est-ce que d'autres vaccins contre le COVID-19, mais basés sur les mêmes technologies que ceux traditionnellement utilisés en Suisse, seront bientôt disponibles ?
1) Aucun vaccin vivant atténué du SARS-CoV-2 n'est en essai clinique : vu l'immunité passagère induite par le COVID-19, ce candidat-vaccin ne semble pas très prometteur; 2) Plusieurs vaccins contenant le SARS-CoV-2 entier sous forme inactivée sont en développement clinique (phases 1, 2 ou 3) – voire déjà administrés à la population (Chine). Mais ils sont formulés avec des sels d'aluminium, un adjuvant bien connu mais qui n'est pas considéré comme optimal pour le SARS-CoV-2.
Est-ce que les protocoles des essais cliniques des trois vaccins dont les dossiers ont été déposés en Suisse sont publics ?
Oui. Ils sont disponibles ici (Moderna), ici (Pfizer) et ici (AstraZeneca).
Comment des vaccins basés sur des technologies nouvelles ont-il pu être développés aussi rapidement ?
La technologie des vaccins à ARN messager est connue depuis une dizaine d'années mais, malgré son attrait (simplicité du concept, rapidité de développement et facilité de production), elle n'a pas pu bénéficier des investissements nécessaires avant la mobilisation résultant de la pandémie de COVID-19. Les vaccins à adénovecteurs sont mieux connus, et l'un d'eux a même été récemment enregistré contre Ebola. Le développement de ces nouveaux vaccins n'est donc pas "parti de rien".
Comment se fait-il qu'en moins d'un an on puisse développer un vaccin aussi efficace contre le COVID-19, alors que le vaccin contre la grippe n'est pas aussi efficace (et que les chercheurs travaillent pourtant sur ces vaccins depuis des décennies) ?
Les investissements nécessaires ont manqué pour financer la recherche sur les vaccins à ARN messager. Mais si ceux-ci tiennent leurs promesses, cette technologie simple pourrait être adoptée à l'avenir pour de nombreux autres vaccins – y compris contre la grippe.
Rapidité du développement des vaccins contre le COVID-19