La tuberculose est provoquée par des bactéries (Mycobacterium tuberculosum) transmises par les gouttelettes produites lorsqu’une personne atteinte de tuberculose pulmonaire tousse. Cette contamination nécessite généralement un contact de plusieurs heures dans une même pièce.

Radiographie des poumons d'un patient atteint de tuberculose.
Photo: Centers for Disease Control and Prevention
La tuberculose touche généralement les poumons, provoquant la toux, souvent accompagnée de crachats, de fièvre et d’une perte de poids. Ces symptômes peuvent n’apparaître que plusieurs années après la contamination. La tuberculose est surtout dangereuse pour les enfants en bas âge et les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
La tuberculose se soigne généralement bien avec des antibiotiques spéciaux à prendre pendant plusieurs mois. Non traitée, elle est souvent mortelle après une longue phase de maladie.
Pour en savoir plus :
Maladies infectieuses à déclaration obligatoire - Nombre de cas de tuberculose
PDF – La tuberculose en Suisse et au Liechtenstein en 2022
PDF – Tuberculose en Suisse - Guide à l’usage des professionnels de la santé (2024)
Vaccin contre la tuberculose
Le vaccin contre la tuberculose (BCG) contient des bactéries vivantes de la tuberculose bovine. Il ne contient pas d’aluminium.
La vaccination consiste en une dose unique, aussitôt que possible dans la vie.
Un test cutané (Mantoux) n’est pas nécessaire après vaccination.
Bacille Calmette-Guérin (BCG) vaccination and COVID-19 (English)
A BCG success story: From prevention of tuberculosis to optimal bladder cancer treatment (Vaccine, 8.12.2021)
Recommandations pour personnes à risques accrus d'exposition et/ou de transmission
En Suisse, la vaccination BCG contre la tuberculose n’est recommandée que pour les personnes susceptibles de développer une tuberculose disséminée. Ce sont les nouveau-nés ou nourrissons de moins de 12 mois:
- dont les parents proviennent de régions de haute prévalence tuberculeuse (Afrique, Asie, Amérique latine, Europe de l’Est)
- et qui sont susceptibles d’y retourner définitivement avant l'âge de 2 ans.
Les recommandations pour la vaccination BCG sont élaborées par la Ligue pulmonaire suisse. Des informations complémentaires sur la tuberculose et son traitement sont également disponibles sur le site du Centre de compétence tuberculose.
Degré de protection du vaccin contre la tuberculose
Une revue systématique (méta-analyse) de la littérature a révélé que le vaccin BCG réduit la probabilité de contracter la tuberculose de 19-27%, et qu’il réduit la progression d’une tuberculose déjà active de 71%.
- Infant BCG vaccination and risk of pulmonary and extrapulmonary tuberculosis throughout the life course: a systematic review and individual participant data meta-analysis (09.2022)
Effets secondaires connus du vaccin contre la tuberculose
La vaccination contre la tuberculose (BCG) provoque généralement de la douleur et peut laisser des cicatrices au point d'injection. Le vaccin BCG doit être administré par voie intradermique. Par voie sous-cutanée, il peut provoquer une infection locale et se propager aux ganglions lymphatiques.
Peu fréquents, les abcès mammaires et fessiers peuvent survenir en raison de la propagation des bactéries contenues dans le vaccin. Une infection osseuse localisée peut également se produire dans de rares cas.
La varicelle est provoquée par le virus de la varicelle-zona. Elle se transmet de personne à personne, et est très contagieuse. La varicelle s’attrape le plus souvent durant l’enfance. Elle se manifeste par de la fièvre, de la fatigue, et des boutons qui débutent sous forme de taches rouges et qui démangent. Puis les boutons deviennent des vésicules qui finissent par se dessécher en formant des croûtes et en laissant parfois des cicatrices.

Photo: Thomas Netsch
La varicelle de l’enfant est une maladie désagréable, mais généralement bénigne. Le risque de complications est beaucoup plus élevé si la varicelle est attrapée à l’âge adulte.
Il existe néanmoins des complications sérieuses qui entraînent 1 à 2 décès par an en Suisse : infection bactérienne de la peau, pneumonie, méningite ou encéphalite. Sur 100'000 malades, environ 2 enfants meurent des suites de la varicelle, contre 30 chez les adultes de plus de 16 ans. En Suisse, on estime chaque année à environ 3'000 les cas de varicelle chez des personnes de plus de 16 ans, dont 60-70 doivent être hospitalisées à cause de complications.
Comme les virus restent à vie dans l'organisme, le zona, souvent très douloureux, peut apparaître après des années, voire des décennies.
Enfin, la varicelle représente un risque très important pour les femmes enceintes (pneumonie grave, malformation du foetus), les nouveau-nés et certains malades dont le système immunitaire est affaibli.
Varicelle et zona (page de l'OFSP)
Vaccin contre la varicelle
Le vaccin contre la varicelle contient des virus vivants atténués pour induire de bonnes défenses immunitaires sans provoquer la maladie.
La vaccination nécessite 2 doses avec un intervalle minimum d’un mois.
Dès 2023, il est recommandé de vacciner les nourrissons (2 doses à 9 et 12 mois) et les enfants encore non immuns contre la varicelle (2 doses à 4 semaines d’intervalle), sans attendre l’âge de 11 ans comme antérieurement recommandé. Ce changement ne repose pas sur une augmentation des risques de varicelles compliquées chez l’enfant, mais sur:
1) l’existence de vaccins combinés ROR-V durablement efficaces après 2 doses;
2) l’absence d’augmentation observée du risque de zona chez les adultes suite à la vaccination des enfants et donc à la diminution de la circulation virale;
3) la possibilité de réduire le fardeau des varicelles compliquées chez les enfants/adultes vulnérables ne pouvant pas être vaccinés;
4) la probabilité d’une diminution (à moyen-long terme) de l’incidence de zona chez les vaccinés (risque de zona post-vaccinal minime);
5) la diminution du coût sociétal de la varicelle (absences parentales, prise en charge des épidémies dans les structures d’accueil, etc.).
La vaccination contre la varicelle est donc recommandée
- à tous les nourrissons à l’âge de 9 mois et de 12 mois. Elle devrait de préférence être administrée en tant que composant du vaccin combiné RORV quadrivalent, qui protège contre quatre maladies : rougeole, oreillons, rubéole et varicelle ;
- aux jeunes adultes (jusqu’à 40 ans) qui n’ont pas encore attrapé la varicelle et qui ne sont donc pas encore protégés.
Un rattrapage (1 ou 2 doses) contre la varicelle (ou le RORV) est recommandé pour tous les enfants, les adolescents et les adultes entre 13 mois et 39 ans (c’est-à-dire jusqu’au 40e anniversaire) qui n’ont pas encore eu la varicelle ni reçu deux doses de vaccin au total.
Si vous n'êtes pas certain d'être immunisé contre la varicelle, contactez votre médecin ou un professionnel de santé qui saura vous renseigner.
Recommandations pour personnes à risque accru de complications
- Enfants avec eczéma sévère
- Leucémies, lymphomes, myélomes
- Immunosuppression médicamenteuse (transplantation, maladies chroniques)
- Infection à VIH asymptomatique ou sans immunosuppression
Recommandations pour personnes à risque accru d'exposition et/ou de transmission
- Personnel médical et personnel soignant
- Entourage familial des personnes à risque élevé de complications
Il n'est jamais trop tard pour rattraper une ou plusieurs vaccinations. N'hésitez pas à faire vérifier votre carnet de vaccination par un professionnel qui saura vous conseiller.
Degré de protection du vaccin contre la varicelle
Le vaccin combiné ROR-V protège à 92% contre toutes les formes de varicelle (qu'elles soient légères ou graves) et à 98% contre les formes graves ou compliquées. Ainsi, la plupart des personnes vaccinées ne développeront pas la varicelle. Si la varicelle apparaît chez les personnes vaccinées, la maladie évolue sous une forme atténuée : moins de fièvre, moins de vésicules et les personnes concernées se rétablissent plus rapidement que si elles n'avaient pas été vaccinées. Le vaccin contre la varicelle peut être administré en même temps que d'autres vaccins.
Effets secondaires connus du vaccin contre la varicelle
La vaccination contre la varicelle est généralement bien supportée. Une rougeur et une sensation douloureuse peuvent apparaître à l’endroit de l’injection (1 personne sur 3-5), mais elles disparaissent rapidement. Une poussée de fièvre (1 personne sur 10-20) ou quelques boutons de varicelle (1 personne sur 20-25) peuvent apparaître entre le 7e et le 21e jour suivant l’injection.
Les autres effets indésirables (pneumonie par exemple) sont extrêmement rares. D’autres problèmes ont été rapportés après ce vaccin, mais si rarement (moins de 1 cas par 100'000 à 1'000'000 de vaccinations) qu’il est difficile de déterminer si le vaccin est en cause ou non.
Pour en savoir plus :
PDF - Nouvelles recommandations relatives a la vaccination contre la varicelle (31.10.2022)
PDF - Varicelle/RORV : vaccination de base pour les nourrissons
PDF - Varicelle: vaccination de rattrapage pour les personnes de moins de 40 ans
Le zona est la conséquence de la réactivation du virus varicelle-zona (VVZ). Toute personne qui a déjà eu la varicelle peut développer un zona. On estime qu’une personne sur quatre fera au moins un épisode de zona dans sa vie.

Photo: Burntfingers, Licence Creative Commons
La réactivation du virus est plus fréquente chez les personnes âgées ou chez les personnes immunodéprimées. La sévérité du zona et ses complications augmentent aussi chez les personnes de plus de 50 ans.
Le zona se manifeste sous la forme d’une éruption cutanée douloureuse qui, après quelques jours, sèche en formant des croûtes qui finissent par tomber. L’éruption est accompagnée par une forte sensation de brûlure et/ou des douleurs. Les complications du zona aigu peuvent être graves, en particulier lors d’infections oculaires, celles-ci comportant un risque de cécité si aucun traitement n’est entrepris. Un état douloureux chronique peut aussi apparaître des semaines ou des mois après un zona. Chez 20% des malades de plus 65 ans, cet état perdure plus de 3 mois (névralgies post-zostériennes).
En Suisse, plus de 20 000 consultations médicales par an sont liées au zona – la moitié concernent des personnes de plus 65 ans.
Pour en savoir plus :
Déclarations de cas de suspicion d’herpès zoster et de névralgies post-zostérienne (lien externe)
Vaccin contre le zona
La vaccination contre le zona nécessite de réactiver l’immunité induite par la varicelle.
Cela peut se faire avec un vaccin sous-unitaire (glycoprotéine gE) adjuvanté, le Shingrix®.Ce vaccin est disponible sur le marché suisse depuis 2022. Les coûts de la vaccination sont à la charge de l’assurance de base. Ce vaccin est le vaccin recommandé pour la prévention du zona (le vaccin vivant-attenué Zostavax® n'est plus disponible).
La vaccination contre le zona avec le vaccin Shingrix® (2 doses à 1-2 mois d’intervalle) est recommandée :
- dès 18 ans ou dès 50 ans selon le type de facteurs de risques (immunodéficience sévère ou qui reçoivent, ou recevront dans un futur proche, un traitement immunosuppresseur) ;
- dès 65 ans sans limite d’âge.
Degré de protection du vaccin contre le zona
L’efficacité du vaccin Shingrix® contre le zona, mesurée par les études cliniques randomisées contrôlées, est très élevée : 91% contre le zona et 89% contre les névralgies post-zostériennes parmi 16'596 participants de plus de 70 ans. Remarquablement, l’efficacité est la même au-dessus de 50 ans (94%) ou au-dessus de 70 ans (92%). Les estimations d’efficacité mesurées après la mise sur le marché sont plus basses (environ 68 à 70%), ce qui qui pourrait provenir de différences méthodologiques et de comorbidités plus élevées dans la population évaluée.
L’effet protecteur se maintient pendant des années (91% après un suivi moyen de 7,1 ans).
Dans une méta-analyse (parrainée par l'entreprise produisant le Shingrix®), l’efficacité contre le zona chez les adultes dès 60 ans était de 92% pour le Shingrix® contre 51% pour le Zostavax®. Cette différence d’efficacité s’accentue pour les adultes dès 70 ans (91% contre 37%) et concerne aussi les névralgies post-zostériennes.
Effectiveness of Recombinant Zoster Vaccine Against Herpes Zoster in a Real-World Setting (janvier 2024)
Effets secondaires connus du vaccin contre le zona
Le vaccin Shingrix®, qui contient l’adjuvant AS01B, est très sûr. La réactogénicité est cependant plus élevée que pour la plupart des autres vaccins. Les douleurs représentent le symptôme local le plus fréquent (83%), suivies par les rougeurs (29%) et les gonflements (15%). Les symptômes généraux les plus répandus sont la fatigue (48 %), les douleurs musculaires (41%), les maux de tête (37%) et la fièvre (17%).
Pour en savoir plus :
PDF - Recommandations pour la vaccination contre le zona (2021)
Varicelle, zona et vaccin(s) - Conférence de 60 minutes de Manuel Schibler, à l'UNIGE en mars 2023
Vaccin Shingrix: Pourquoi? Pour qui? Quand? Flash de 12 minutes par la Dre Christiane Eberhardt, Médecin adjointe pédiatre au Centre de vaccinologie des HUG, 26.4.2022